vendredi 20 juillet 2012

Catholique réfractaire cesse ses publications

Etant donné le résultat positif du chapitre général qui a redonné à la FSSPX sa ligne de conduite, Catholique Réfractaire a la grande joie de cesser ses publications. Et nous espérons n'avoir jamais à les reprendre.

Il nous reste à remercier la divine providence d'avoir écouté les prières de ses enfants dont le coeur a tant tremblé durant cette période difficile.

Déclaration du Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X

pieX_02_okComme l’annonçait le communiqué de la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X, du 14 juillet 2012, les membres du Chapitre général ont adressé à Rome une déclaration commune. Elle est rendue publique aujourd’hui.
Lors de 
l’entretien paru dans DICI, le 16 juillet, Mgr Bernard Fellay, indiquait que ce document était « l’occasion de préciser la feuille de route (de la Fraternité Saint-Pie X) en insistant sur la conservation de (son) identité, seul moyen efficace pour aider l’Eglise à restaurer la Chrétienté ». « Car, ajoutait-il, le mutisme doctrinal n’est pas la réponse à cette ‘apostasie silencieuse’ que même Jean-Paul II constatait, en 2003. »
A la fin du Chapitre général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, réunis auprès du tombeau de son fondateur vénéré Mgr Marcel Lefebvre, et unis à son Supérieur général, nous les participants, évêques, supérieurs et anciens de cette Fraternité, tenons à faire monter vers le ciel nos actions de grâce les plus vives pour les quarante-deux ans de protection divine si merveilleuse sur notre œuvre au milieu d’une Eglise en pleine crise et d’un monde qui s’éloigne de jour en jour de Dieu et de sa loi.
Nous exprimons notre profonde gratitude à tous les membres de cette Fraternité, prêtres, frères, sœurs, tertiaires, aux communautés religieuses amies ainsi qu’aux chers fidèles pour leur dévouement quotidien et leurs ferventes prières à l’occasion de ce Chapitre qui a connu des échanges francs et un travail très fructueux. Tous les sacrifices, toutes les peines acceptées avec générosité ont certainement contribué à surmonter les difficultés que la Fraternité a rencontrées ces derniers temps. Nous avons retrouvé notre union profonde en sa mission essentielle : garder et défendre la foi catholique, former de bons prêtres et œuvrer à la restauration de la chrétienté. Nous avons défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique. Il a été établi que, dans ce cas, un chapitre extraordinaire délibératif serait convoqué auparavant. Mais n’oublions jamais que la sanctification des âmes commence toujours en nous-mêmes. Elle est l’œuvre d’une foi vivifiée et opérante par la charité selon la parole de Saint Paul : « Car nous n’avons pas de puissance contre la vérité ; nous n’en avons que pour la vérité » (II Cor., XIII, 8) et encore : « Le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle… afin qu’elle soit sainte et immaculée » (cf. Eph. V, 25 s.).
Le Chapitre estime que le premier devoir de la Fraternité dans le service qu’elle entend rendre à l’Eglise est celui de continuer, avec l’aide de Dieu, à professer la foi catholique dans toute sa pureté et intégrité, avec une détermination proportionnée aux attaques que cette même foi ne cesse de subir aujourd’hui.
C’est pourquoi il nous semble opportun de réaffirmer notre foi dans l’Eglise catholique et romaine, seule Eglise fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ, en dehors de laquelle il n’y a pas de salut ni de possibilité de trouver les moyens qui y mènent ; dans sa constitution monarchique, voulue par Notre Seigneur, qui fait que le pouvoir suprême de gouvernement sur toute l’Eglise revient au pape seul, vicaire du Christ sur terre ; dans la royauté universelle de Notre Seigneur Jésus-Christ, créateur de l’ordre naturel et surnaturel, auquel tout homme et toute société doit se soumettre.
Pour toutes les nouveautés du Concile Vatican II qui restent entachées d’erreurs et pour les réformes qui en sont issues, la Fraternité ne peut que continuer à s’en tenir aux affirmations et enseignements du Magistère constant de l’Eglise ; elle trouve son guide dans ce Magistère ininterrompu qui, par son acte d’enseignement, transmet le dépôt révélé en parfaite harmonie avec tout ce que l’Eglise entière a toujours cru, en tout lieu.
Egalement la Fraternité trouve son guide dans la Tradition constante de l’Eglise qui transmet et transmettra jusqu’à la fin des temps l’ensemble des enseignements nécessaires au maintien de la foi et au salut, en attendant qu’un débat ouvert et sérieux, visant à un retour des autorités ecclésiastiques à la Tradition, soit rendu possible.
Nous nous unissons aux autres chrétiens persécutés dans les différents pays du monde qui souffrent pour la foi catholique, et très souvent jusqu’au martyre. Leur sang versé en union avec la Victime de nos autels est le gage du renouveau de l’Eglise in capite et membris, selon ce vieil adage « sanguis martyrum semen christianorum ».
« Enfin nous nous tournons vers la Vierge Marie, elle aussi jalouse des privilèges de son divin Fils, jalouse de sa gloire, de son Règne sur la terre comme au Ciel. Combien de fois elle est intervenue pour la défense, même armée, de la Chrétienté contre les ennemis du règne de Notre Seigneur ! Nous la supplions d’intervenir aujourd’hui pour chasser les ennemis de l’intérieur qui tentent de détruire l’Eglise plus radicalement que les ennemis de l’extérieur. Qu’elle daigne garder dans l’intégrité de la foi, dans l’amour de l’Eglise, dans la dévotion au successeur de Pierre, tous les membres de la Fraternité Saint-Pie X et tous les prêtres et fidèles qui œuvrent dans les mêmes sentiments, afin qu’elle nous garde et nous préserve tant du schisme que de l’hérésie.
« Que saint Michel archange nous communique son zèle pour la gloire de Dieu et sa force pour combattre le démon.
« Que saint Pie X nous fasse part de sa sagesse, de sa science et de sa sainteté pour discerner le vrai du faux et le bien du mal, dans ces temps de confusion et de mensonge. » (Mgr Marcel Lefebvre, Albano, 19 octobre 1983).
Ecône, le 14 juillet 2012

mercredi 18 juillet 2012

Étude philosophique des accords - 1ère partie

Lu sur le blog Fidelys.

Introduction
Nous allons publier une série d’articles analysant, à l’aide de la philosophie, la possibilité d’un accord. L’objectif est d’utiliser les principes immuables de la philosophie afin de comprendre les implications de la signature d’un accord avec les autorités romaines post-conciliaires.
Nous n’entreprendrons pas ici un cours de Métaphysique générale, ne serait-ce que sur la notion des quatre causes. Nous nous bornerons à proposer au lecteur l’application de quelques uns des principes philosophiques (que nous expliquerons tout au long de notre propos) à la situation actuelle concernant la possibilité d’un accord pratique entre la FSSPX et la Rome actuelle.
Nous verrons ce que l’on pourrait déduire de la pensée du Stagyrite ou de l’Aquinate1 par exemple. Mais ce qu’il importe d’emblée de saisir, c’est que notre propos se place dans la sphère philosophique ; l’argumentation donnée sera donc rationnelle et philosophique et ne sera pas basée sur des arguments de théologie ou de morale surnaturelle.

lundi 16 juillet 2012

Entretien avec Mgr Fellay à l’issue du Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X (16 juillet 2012)

DICI : Comment s’est déroulé le Chapitre général ? Dans quelle atmosphère ?
Mgr Fellay : Dans une atmosphère assez chaude, parce que le mois de juillet est particulièrement torride, en Valais ! Mais dans une atmosphère très appliquée, sur le fond, car les membres du Chapitre ont pu échanger en toute liberté, comme il convient dans une telle réunion de travail.
DICI : Les relations avec Rome ont-elles été traitées ? N’y avait-il pas de questions interdites ? Les dissensions qui se sont manifestées au sein de la FSSPX, ces derniers temps, ont-elles pu être apaisées ?
Mgr Fellay : Cela fait beaucoup de questions ! Au sujet de Rome, nous sommes vraiment allés au fond des choses, et tous les capitulants ont pu prendre connaissance du dossier complet. Rien n’a été mis de côté, il n’y a pas de tabou entre nous. Je me devais d’exposer précisément l’ensemble des documents échangés avec le Vatican, ce qui avait été rendu difficile par le climat délétère de ces derniers mois. Cet exposé a permis une discussion franche qui a éclairé les doutes et dissipé les incompréhensions. Cela a favorisé la paix et l’unité des cœurs, et c’est très réjouissant.
DICI : Comment voyez-vous les relations avec Rome après ce chapitre ?

vendredi 13 juillet 2012

La grace d'état

L’auteur de l’article nous montre combien il est capital de bien saisir la notion de "grâce d’état". Nous pouvons nous trouver en effet devant une autorité qui peut ne plus avoir les grâces d’état. Quels sont ces circonstances ? L’auteur, qui s’appuye sur des sources théologiques et spirituelles nous l’explique.
La plupart de ceux qui ont cru devoir défendre la politique de Menzingen ces derniers temps ont utilisé l’argument de l’obéissance au supérieur en raison de sa grâce d’état. Qu’en est-il ? Que vaut vraiment cet argument ?

On peut ne pas aimer l’expression « grâce d’état », mais on ne saurait méconnaître la vérité qu’elle exprime, car c’est la conviction chrétienne qu’il y ait toujours des grâces accordées à l’homme pour vivre surnaturellement selon les nécessités de sa charge. Mais selon le Littré, le langage familier n’a retenu pour le sens de « grâce d’état » que celui « d’illusions attachées à une condition et qui la rendent supportable » : Dieu accorderait son secours pour permettre à l’homme de se tirer à bon compte des difficultés inhérentes à sa profession ou à sa mission. Le Dictionnaire de Spiritualité, qui consacre un article intéressant sur ce sujet, remarque à ce propos : « si le sens en est caricaturé, la caricature n’est pas née sans motif » . La récente crise de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X est là pour l’illustrer.

jeudi 12 juillet 2012

Deux courants par le RP Thomas d’Aquin

Cet article est tiré du supplément du bulletin du monastère de Sainte Croix au Brésil. Le RP Thomas d’Aquin est un prêtre d’expérience et de terrain, il a connu bien des ralliements ( le Barroux, Campos) : Il nous rappel tout simplement quand et comment un accord sera réellement envisageable avec Rome.

Deux courants se manifestent aujourd’hui dans la Tradition. Les uns veulent un accord, les autres ne le veulent pas.
Les uns disent :
- II faut rentrer dans l’Église.
Les autres répondent :
  • Ceux qui y sont déjà dedans n’ ont pas besoin d’y rentrer.
  • Mais nous avons besoin de la légalité, rétorquent les premiers.
  • C’est ainsi que sont tombés Le Barroux, Campos et tant d’autres, répondent les seconds.
  • Mais nous, nous ne tomberons pas, ce n’est pas possible que Dieu le permette.
  • « Que ceux qui sont debout, prennent garde de ne pas tomber », dit saint Paul (I Co 10,12).
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si Benoît XVI béatifie celui qui a excommunié Mgr Lefebvre et Mgr Antonio de Castro Mayer, s’il célèbre les 25 ans de la réunion d’Assise, s’il défend le concile Vatican II (disant qu’il est en accord avec la Tradition de l’Église), donc les maux que nous avons vus pendant le pontificat de Jean-Paul II se répéteront avecBenoîtXVI.

Tant que la Rome libérale dominera la Rome éternelle, tant que la plus grande catastrophe de l’histoire de l’Église depuis sa fondation, c’est-à-dire, le concile Vatican II, continuera à être la référence privilégiée des évêques, des cardinaux et du Saint-Père, iln’y aura pas de solution.
— Mais Rome est en train de changer (ses attitudes, sa pensée, etc.) disent les défenseurs des accords.
  • -  En quoi Rome change-t-elle ?
  • -  Rome a permit la messe de toujours et a enlevé les excommunications répondent les « accordistes ».
  • -  Mais à quoi sert de libérer la messe de toujours si Rome permet encore l’existence de la nouvelle ? Nous lisons dans l’Ancien Testament qu’Abraham a chassé l’esclave Agar et son fils Ismaël, pour qu’Isaac ne reste pas avec le fils de l’esclave* car, dit saint Paul : « Celui qui était né, selon la chair persécutait celui qui était né selon l’esprit. »
  • - Et saint Paul ajoute : « II en est encore ainsi maintenant » [Cfc 5,29). Abraham a fait cela, malgré lui, pour exaucer une demande de Sara, et le bon Dieu a donné raison à Sara, car celle qui est libre ne devrait pas être mise au même rang que l’esclave. La messe nouvelle, c’est Agar. Elle n’a pas de droits. Elle doit être supprimée. Quant à la levée des excommunications, à quoi cela sert si l’on béatifie celui qui les a fulminées ? Bien qu’il y ait un certain bénéfice dans ces deux actes, la libération de la messe (qui n’a jamais été interdite) et la levée des excommunications (qui n’ont jamais été valides), le bénéfice spirituel de chacun d’eux a été compromis par le contexte contradictoire dans lequel ils ont été réalisés. Ou bien Jean-Paul II avait raison, ou bien Mgr Lefebvre. Il n’est pas possible d’exalter Jean-Paul II et d’enlever (si c’est vrai qu’ils l’ont enlevé) l’excommunication de Mgr Lefebvre, Les deux ne peuvent pas avoir raison en même temps. Cela est du pur modernisme. Quant à la messe, c’est pareil : si l’on permet les deux messes, le résultat c’est la contradiction. C’est un principe de dissolution ! Un principe de corruption de la foi catholique.
  • Mais, diront les « accordistes », Rome ne peut pas mettre fin à cette crise d’un seul coup. Les choses humaines ne peuvent pas être résolues de cette manière. Pour mettre l’ordre au chaos actuel, il faudra beaucoup de temps.
  • Oui. Il n’y a aucun doute. Mais le commencement de cet ordre ne viendra que lorsque le pape aura l’intention de l’instaurer. Là, il y a une
  • question qui s’impose : Benoît XVI, veut-il mettre de l’ordre dans l’Église ?
  • Certainement, diront quelques uns.
  • Rien n’est moins sûr que cela, répondons- nous. Mettre de l’ordre dans l’Église, ce n’est pas faire comme Napoléon qui a organisé et codifié la Révolution et ainsi l’a perpétuée. Pour semer le désordre, il faut quand même un peu d’ordre, disait Corçâo. Benoît XVI est un homme d’ordre, mais l’ordre qu’il veut n’est pas celui qui provient de la Royauté Sociale de Nôtre-Seigneur : pour lui « Le problème du Concile, ce fut d’assimiler les valeurs de deux siècles de culture libérale » . C’est cela que Benoît XVI semble vouloir faire avec son herméneutique de la continuité.
Mais, insistent les autres, peu à peu Benoît XVT prend la défense de la Tradition. Il a besoin de nous. Il veut notre aide pour combattre le modernisme.
  • Campos, aussi, pensait ainsi. Mais comment Benoît XVI peut-il combattre le modernisme, si lui-même est moderniste ? Il peut combattre certains modernistes, mais combattre le modernisme, il ne pourra le faire que lorsqu’il arrêtera d’être moderniste.
  • Mais ainsi on ne pourra jamais trouver une solution.
  • Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que saint Anselme disait que Dieu n’aime rien en ce monde autant que la liberté de son Église. Mettre la Tradition sous l’autorité des hommes qui ne professent pas l’intégrité de la foi catholique, c’est faire exactement le contraire de ce que Dieu aime le plus.
  • Mais dans ce cas vous identifiez la Tradition avec l’Église ?
  • Parfaitement, puisque l’Église est essentiellement traditionnelle et ne peut jamais laisser de l’être.
  • Mais qu’est donc Benoît XVI, s’il n’est pas traditionaliste ?
- C’est un pape libéral, qui rend l’Église esclave : imposer son autorité sur la Tradition (c’est-à- dire sur les traditionalistes), sans avoir renié ses erreurs, c’est mettre Sara sous le joug d’Agar, Isaac sous le joug d’Ismaël. Or, nous sommes fils de la « femme libre », et non pas de « la servante », dont le fils
est le Vatican II, esclave de deux siècles de culture libérale. Il ne faut pas que le libéralisme ait le dessus, puisqu’il est né de la chair, comme le dit Saint Paul, et qu’il persécute celle qui est née de l’esprit, c’est à dire, l’Eglise.
  • Quelle est donc la solution ?
  • La conversion du pape, de la curie romaine et des évêques, en un mot, la conversion de la tête.
  • Mais comment l’obtenir ?
  • En priant et combattant. Dieu ne nous demande pas la victoire, mais plutôt le combat.
Comme disait sainte Jeanne d’Arc : « En nom Dieu, bataillons hardiment, et Dieu donnera la victoire »... par le Coeur Immaculé de Marie.
 

mercredi 11 juillet 2012

Une proposition d’accord fragile et aléatoire, qui ne garantit pas suffisamment le but recherché et souhaité

La Fraternité Saint-Pie X a été privée, injustement et illégalement, de son statut canonique, et ses membres ont été, injustement et illégalement, frappés de sanctions ecclésiastiques. En effet, c’est uniquement en raison de son attachement à la doctrine traditionnelle, à la messe traditionnelle, à la vie chrétienne traditionnelle qu’elle a subi tout cela. Jamais il n’a été allégué contre elle un autre motif que cet attachement à la tradition.

La Fraternité Saint-Pie X souhaite de tout cœur retrouver cette pleine légalité canonique. Mais les causes qui, il y a trente ans, ont poussé la Rome actuelle à lui retirer cette pleine légalité demeurent : les points contestables du concile Vatican II, les réformes postconciliaires qui en sont logiquement déduites, et le nouvel esprit qui est cause et conséquence de ces points contestables.

En conséquence, si la Rome actuelle propose un accord canonique à la Fraternité Saint-Pie X tout en adhérant à la substance de ce que pensait la Rome d’il y a trente ans, cela signifie que la Rome actuelle n’envisage pas cet accord sur les mêmes fondements doctrinaux et pratiques que la Fraternité Saint-Pie X. Un tel accord serait donc, dès le départ, fragile et aléatoire.

Une proposition d’accord fragile et aléatoire, qui ne garantit pas suffisamment le but recherché et souhaité, ne peut être suffisante pour obliger le Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X à la signer dans les plus brefs délais.

Source : http://www.gregoirecelier.fr/Media/Rome_et_la_Fraternite_aint-Pie%20X_05-08.pdf

Ce texte a été écrit en 2008 et ne constitue pas une prise de poisition quant aux divergences actuelles.

lundi 9 juillet 2012

Contra facta non valet argumentum





LE CONCILE VATICAN II EN QUESTION

Symposium Théologique de Paris – Octobre 2005




CONCLUSION

Reprenons point par point la thèse que nous avons présentée au début de cette étude.

Valeur des documents

Nous avons tout d’abord affirmé que le Concile Vatican II, quant à la valeur des documents, peut être mis en discussion, et ce en conséquence des considérations faites sur l’intention du Concile lui-même. Contrairement à l’affirmation de Mgr Marchetto, le Concile n’a pas eu l’intention d’engager la plénitude de l’autorité magistérielle, ou du moins il ne l’a pas fait sur les points les plus controversés.

Les positions sur la liberté religieuse, par exemple, ou encore sur l’œcuménisme, sont présentées par le Concile comme des « vérités » adaptées au contexte culturel d’aujourd’hui. Par conséquent elles ne concernent pas, comme le disait le cardinal Journet, « ce qu’il convient ou non d’enseigner et de croire, si l’on veut préserver l’intelligence des fidèles des dangers qui menacent leur foi », mais plutôt ce qu’il convient de penser pour mieux dialoguer avec le monde contemporain; domaine qui n’engage pas la plénitude de l’autorité magistérielle.

Mgr Marchetto présuppose donc une plénitude d’autorité qui n’existe pas. Il a certainement le mérite de s’être opposé au monopole du prof. Alberigo et de l’institut de Bologne, mais sa « solution », en réalité, ne résout rien, parce qu’elle refuse a priori une analyse des contenus problématiques des documents conciliaires.

Ce que ne dit pas le protocole d'accord de 1988

Comme il est toujours mieux d'aller aux sources, voici le protocole d'accord signé le 5 mai 1988 par Mgr Marcel Lefebvre, texte dont il retira sa signature. Malgrès ce qui est dit ici ou là, il n'est nul part fait mention dans ce texte d'une quelconque acceptation du concile Vatican II à la lumière de la tradition.
On ne peut honnêtement s'appuyer sur ce texte de 1988 pour promouvoir une acceptation du Concile.

A la suite d’une réunion d’experts qui a eu lieu du 13 au 15 avril 1988 et qui avait abouti à un protocole d'accord, Mgr Lefebvre a eu avec le cardinal Ratzinger les 3 et 4 mai, une nouvelle rencontre au terme de laquelle a été mis au point le texte de l'accord ci-après, signé le 5 mai.

I. Texte de la déclaration doctrinale
 Moi, Marcel Lefebvre, archevêque-évêque émérite de Tulle, ainsi que les membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X par moi fondée:
1. Nous promettons d'être toujours fidèles à l'Église catholique et au Pontife romain, son Pasteur suprême, Vicaire du Christ, successeur du Bienheureux Pierre dans sa primauté et chef du Corps des évêques.
2. Nous déclarons accepter la doctrine contenue dans le numéro 25 de la Constitution dogmatique Lumen Gentium du Concile Vatican II sur le Magistère ecclésiastique et l'adhésion qui lui est due.
3. A propos de certains points enseignés par le Concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, et qui paraissent difficilement conciliables avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude positive d'étude et de communication avec le Siège apostolique, en évitant toute polémique.
4. Nous déclarons en outre reconnaître la validité du Sacrifice de la messe et des sacrements célébrés avec l'intention de faire ce que fait l'Église et selon les rites indiqués dans les éditions typiques du missel et des rituels des sacrements promulgués par les Papes Paul VI et Jean-Paul II.
5. Enfin, nous promettons de respecter la discipline commune de l'Église et les lois ecclésiastiques, spécialement contenues dans le Code de droit canonique promulgué par le Pape Jean-Paul II, restant sauve la discipline spéciale concédée à la Fraternité par une loi 
particulière.

vendredi 6 juillet 2012

La haine de Mgr Gerhard Ludwig Müller, nouvel "interlocuteur" de la FSSPX !

A lire, ça vaut son pesant d'or !

ZEIT online : La levée de l’excommunication de l’évêque Williamson négationniste continuera à provoquer des protestations. Sûrement le pape Benoît savait-il cela à l’avance ?

Mgr Gerhard Ludwig Müller : En apparence, le pape est responsable. Mais pour la levée d’une excommunication le processus est interne, le travail des comités est crucial. Le pape Benoît xvi, dans un geste généreux, a ouvert les bras.

ZEIT online : Comment a-t-il décidé de ce geste ?

Müller : Le Pape a reçu une demande urgente de la FSSPX pour que l’excommunication soit annulée. C’était pour lui un acte généreux de tendre la main à un groupe se tenant à la frontière de l’Église. Pour le pape, ce n’est en aucun cas le signe d’un accord avec l’antisémitisme de Williamson ou d’autres membres de la FSSPX. Leurs déclarations diffèrent des principes de l’Église catholique.

Interview de Mgr Gerhard Müller à Radio Vatican


Les « groupes qui agissent en marge » de l'Église doivent mettre sous le boisseau leur résistance à s'ouvrir « avec confiance » à la proposition de réconciliation du Pape Benoît XVI, en prenant bien conscience que « l'on ne peut être Catholique que si l'on reconnaît pleinement la foi de l'Église ».

Des paroles claires, exprimées lors d'un interview à la section allemande des programmes de  Radio Vatican,  par le nouveau Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Monseigneur Gerhard Müller.

Interrogé sur les pourparlers avec les traditionalistes lefebvristes, dans lesquels il va jouer un rôle de première importance en tant qu'il est également Président de la Commission Pontificale ''Ecclesia Dei'', l'ex-évêque de Ratisbonne répond : '' L'objectif est toujours l'unité de l'Église et des fidèles avec l'Église. On ne peut être Catholique que si l'on reconnaît pleinement la foi de l'Église.  Ce qui inclut le magistère, et dans le magistère un rôle particulièrement revient aussi au Concile Vatican II ».

Naturellement, les critiques sont nombreuses en provenance de certains milieux du conservatisme ultra-catholique qui indiquent que le nouveau préfet symbolise un changement de direction contre la tradition, et un rapprochement suspect envers les protestants, l'accusant de soutenir même des déviations théologiques.

Mais le prélat continue sans crainte et ajoute : « Il est important de dépasser les blocs internes qui existent dans certains des groupes en marge, et de s'ouvrir avec confiance à notre Saint Père Benoît XVI et à tous ceux qui agissent pour lui. Il ne s'agit pas de contraindre ou d'obliger de quelque manière que ce soit les autres, mais il est important de reconnaître la liberté de la Foi et la liberté des enfants de Dieu, mais également la plénitude de la révélation de Dieu, confiée à l'Église, et donc à Son magistère, pour une interprétation fidèle. C'est pourquoi, j'exhorte de tout mon cœur tous ceux qui ont des difficultés à avoir confiance et à rechercher l'unité de l'Église et la vérité de la Foi ».

Müller s'arrête également sur les rapports du dicastère gardien de l'orthodoxie catholique avec ceux qui sont critiques envers l'autorité ecclésiastique. D'après le néo-préfet, on peut dialoguer avec eux «  uniquement si l'on considère dans sa totalité la recherche de l'Homme vers Dieu et la vérité. Dieu ne peut jamais être une question secondaire. Si nous mettons au centre de notre réflexion Dieu et Jésus Christ, alors nous pouvons réduire certaines tensions dans l'Église. Et cela est vrai aussi pour les malentendus ».

Le nouveau préfet a les idées très claires sur ce que sera sa nouvelle tâche: « La tâche du Préfet est très claire : aider le magistère du Pape, qui est le maître de l'Église universelle, confiée à Pierre et aux Apôtres. Nous vivons actuellement une époque qui n'est pas toujours facile et nous souffrons tous à cause du sécularisme, mais nous ne devons pas oublier la dimension transcendantale, l'orientation vers Dieu, ni – et pour moi c'est très important – l'engagement à développer un climat d'esprit de famille dans toute l'Église, et aussi ici dans la Curie Romaine, surtout dans l'Église de Rome ''.
Vatican Insider - Luca Rolandi, de Rome, le 4 juillet 2012 - Traduction par nos soins - Texte souligné en gras par l'auteur de l'article

Source : La Porte Latine

Note de Catholique Réfractaire : Mgr Gerhard Müller est un hérétique, c'est à cet hérétique que Benoit XVI demande d'être le gardien de la Foi.

jeudi 5 juillet 2012

Mgr Lefebvre : nous n'avons pas la même façon de concevoir la réconciliation

Nous n'avons pas la même façon de concevoir la réconciliation. Le cardinal Ratzinger la voit dans le sens de nous réduire, de nous ramener à Vatican II. Nous, nous la voyons comme un retour de Rome à la Tradition. On ne s'entend pas. C'est un dialogue de sourds. Je ne peux pas beaucoup parler d'avenir, car le mien est derrière moi. Mais si je vis encore un peu, et en supposant que d'ici a an certain temps Rome fasse un appel, qu'on veuille nous revoir, reprendre langue, à ce moment-là, c'est moi qui poserai les conditions.
 
Je n'accepterai plus d'être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C'est fini. Je poserai la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d'accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés ? Est-ce que vous êtes d'accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas Praestantissimum de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ?

Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le serment antimoderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si vous n'acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n'aurez pas accepté de reformer le Concile, en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédé, il n'y a pas de dialogue possible. C'est inutile ».

Les positions seraient ainsi plus claires.
 
Ce n'est pas une petite chose qui nous oppose. II ne suffit pas qu'on nous dise : « Vous pouvez dire la messe ancienne, mais il faut accepter cela [le Concile] ». Non, ce n'est pas que cela (la messe) qui nous oppose, c'est la doctrine. C'est clair.

C'est ce qui est grave chez dom Gérard et c'est ce qui l'a perdu. Dom Gérard n'a toujours vu que la liturgie et la vie monastique. II ne voit pas clairement les problèmes théologiques du Concile, de la liberté religieuse. Il ne voit pas la malice de ces erreurs. Il n'a jamais été très soucieux de cela. Ce qui le touchait, c'était la réforme liturgique, la réforme des monastères bénédictins. Il est parti de Tournay en disant : " je ne peux pas accepter cela". Alors, il a reformé une communauté de moines avec la liturgie, dans la pensée bénédictine. Très bien, c'était magnifique. Mais je pense qu'il n'a pas suffisamment mesure que ces reformes qui l'avaient amené à quitter son monastère étaient la conséquence des erreurs qui sont dans le Concile. Pourvu qu'on lui accorde ce qu'il cherchait, cet esprit monastique et la liturgie traditionnelle, il a ce qu'il veut et le reste lui est indifférent. Mais il tombe dans un piège, car les autres n'ont rien cédé sur ces faux principes.

C'est dommage, car cela fait tout de même soixante moines, dont une vingtaine de prêtres et trente moniales. II y a presque une centaine de jeunes qui sont là, complètement désemparés et dont les familles sont inquiètes ou même divisées.
C'est désastreux.

 † Marcel LEFEBVRE

 
Mgr Lefebvre, « Je poserai mes conditions a une reprise éventuelle des colloques avec Rome » dans Fideliter n° 66 (septembre-octobre 1988), p. 12-14.



mercredi 4 juillet 2012

Si tu connaissais le don de Dieu !

« Si scires donum Dei » : « si tu connaissais le don de Dieu ». C’est bien parce que Mgr Lefebvre le connaissait qu’il a créé la FSSPX ; c’est bien parce que certaines âmes éprises de Dieu le connaissaient qu’elles ont été jusqu’au martyre.

Que demandez-vous à l’Eglise de Dieu ? La Foi ! Que vous procure la Foi ? La vie éternelle ! Voici le don de Dieu : la Foi.

Connaissent-ils vraiment le don de Dieu ?

Les catholiques réfractaires ont été jusqu’au martyre parce qu’ils connaissaient ce don de Dieu qu’est la Foi, refusant de signer cette sinistre convention ambiguë qui les mettaient en réalité sous la coupe d’un gouvernement révolutionnaire décidé à anéantir les droits de Dieu et de son Eglise. Elle était si ambigüe que certains bons prêtres s'y trompèrent, avant de se retracter et d'aller jusqu'au martyre.

Au sujet des récentes nominations de Benoit XVI


Le Pape vient de nommer Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi Gerhard Ludwig Müller.

L’évêque de Ratisbonne, 64 ans, originaire de Maenz, est un défenseur des thèses progressistes, contre lesquelles, nous dit-on, le Pape s’efforcerait de lutter.

Une telle nomination à un poste aussi important qui fait suite à celle intervenue il y a quelques jours de l’évêque anglais Mgr [Arthur] Roche comme Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements (tristement célèbre pour son aversion envers la Messe traditionnelle malgré le Motu proprio Summorum Pontificum), manifeste un choix clair du Saint-Père qui ne peut être interprété comme une volonté de promouvoir la Tradition dans l’Eglise.

Ainsi, dans le cas de Mgr Müller, celui a professé les hérésies suivantes :
Contre la Virginité de la Très Sainte Vierge Marie
Dans son livre Dogmatique catholique : étude et pratique de la théologie, Müller nie le dogme de la virginité de Marie. Selon lui, la virginité ne concerne pas les « caractéristiques physiologiques du processus naturel de la naissance de Jésus (tels que la non-ouverture du col, l’absence de déchirure de l'hymen ou l'absence de douleurs de l'enfantement), mais l’influx salvifique et rédempteur de la grâce du Christ dans la nature humaine ».

Contre le dogme de la Transsubstantiation
Dans son livre La Messe, source de la vie chrétienne, il écrit : « Corps et sang du Christ ne signifient pas les parties physiques de l’homme Jésus présent sur la terre ou dans son corps glorieux, […] Corps et sang signifient plutôt une présence du Christ à travers le signe du pain et du vin. Mgr Müller explique ainsi la transsubstantiation : « L’essence du pain et du vin doit être définie dans un sens anthropologique. Le caractère naturel de ces dons [pain et vin] comme fruits de la terre et du travail des hommes, comme produits naturels et culturels, symbolise la nourriture et la restauration des personnes et de la communauté humaine dans le signe d’un repas commun […]. L’être naturel du pain et du vin est transformé par Dieu dans le sens que cet être montre et réalise la communion salvifique ».

Les protestants font partie de l’Eglise
Au cours d’un discours en l’honneur de l’évêque luthérien Johannes Friedrich, Mgr Müller a affirmé le 11 octobre 2011 : « Le baptême est le caractère fondamental qui nous unit sacramentellement au Christ aux yeux du monde dans une seule Eglise visible. Nous, chrétiens, catholiques et protestants, sommes donc déjà unis dans ce que nous appelons l’Eglise visible. Au sens strict, il n’y a pas plusieurs Eglises, qui existeraient les unes à coté des autres, mais il existe des divisions, des ruptures à l’intérieur d’un peuple unique et d’une unique maison de Dieu ».

Etude du District d'Italie du 3 juillet 2012 - Merci au traducteur italien
Source : La Porte Latine

Mgr DiNoia, Ecclesia Dei et la Fraternité Saint-Pie X

Natif du New Yorker, le secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, nous parle de son nouveau rôle et les défis qu'il attend.

Dans un souci de préserver les pourparlers pour une possible réconciliation, le pape Benoît XVI a nommé l'archevêque américain J. Augustine DiNoia, vice-président de la commission chargée d'aider à intégrer la Société Saint-Pie X dans la pleine communion avec Rome.

Âgé de 68 ans, originaire de la République dominicaine natif du Bronx, NY, il a été jusqu'à présent secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, il devient vice-président de la Commission pontificale Ecclesia Dei. Il a donné une interview avec le correspondant Edward Juin Pentin le 27 juin dernier au sujet de son nouveau poste, et des quelques obstacles inhérents aux pourparlers de réintégration de la société dans la pleine communion, et ses espoirs pour un succès.

Comme l'archevêque DiNoia n'a pas encore commencé de travailler à la commission, il a préféré ne pas commenter les rapports d'une "fuite" de la FSSPX qui disait que la Société avait trouvé le préambule doctrinale "clairement inacceptable." Le document qui est censé constituer la base d'une réconciliation avec Rome.
 
Note de Catholique Réfractaire : Mgr DiNoia est le nouvel interlocuteur nommé par le pape pour discuter avec la FSSPX. Il est intéressant de voir dans l'interview ci-dessous qu'il expose très clairement et en toute sincérité les éléments justement pour lesquels Mgr Lefebvre a décider de retirer sa signature, le but étant d'amener la FSSPX à Vatican II et non de sortir l'Eglise de Vatican II.

Vous avez dit : « herméneutique de la continuité » ?

Extrait de la Lettre aux tertiaires de Saint Dominique - Noel 2011

Dans son « discours-programme » du 22 décembre 2005, le pape Benoît XVI disait que l’interprétation des nouveautés enseignées par le concile Vatican II (1) doit repousser    « l’herméneutique de la discontinuité par rapport à la Tradition » tandis qu’elle doit affirmer « l’herméneutique du renouveau dans la continuité ». En termes plus simples : le concile Vatican II ne doit pas être interprété dans le sens d’une rupture mais dans le sens d’une continuité avec la Tradition.
 
Aussitôt, dans les milieux ralliés, ce fut un cri de triomphe : le nouveau pape ne veut pas rompre avec le passé de l’église, il met un coup de frein et va ramener l’église à la Tradition. Cette « herméneutique » de la pensée de Benoît XVI est en fait un tragique contre-sens. 
 

lundi 2 juillet 2012

"Tout doucement ils adhèrent..."


 FIDELITER - Quand on voit que Dom Gérard et la Fraternité Saint-Pierre ont obtenu de conserver la liturgie et le catéchisme, sans – disent-ils – n’avoir rien concédé, certains qui sont troublés de se trouver en situation difficile avec Rome, peuvent être tentés à la longue de se rallier à leur tour par lassitude. « Ils arrivent bien, disent-ils, à s’entendre avec Rome sans n’avoir rien lâché ».
Monseigneur - Quand ils disent qu’ils n’ont rien lâché, c’est faux. Ils ont lâché la possibilité de contrer Rome. Ils ne peuvent plus rien dire. Ils doivent se taire étant données les faveurs qui leur ont été accordées. Il leur est maintenant impossible de dénoncer les erreurs de l’Église conciliaire. Tout doucement ils adhèrent, ne serait-ce que par la profession de foi qui est demandée par le cardinal Ratzinger. Je crois que Dom Gérard est en passe de faire paraître un petit livre rédigé par l’un de ses moines, sur la liberté religieuse et qui va essayer de la justifier. (*)
Du point de vue des idées, ils virent tout doucement et finissent par admettre les idées fausses du Concile, parce que Rome leur a accordé quelques faveurs pour la Tradition. C’est une situation très dangereuse.
Au cours de l’audience qu’il a accordée à Dom Gérard et à une délégation des moines du Barroux, le Pape a exprimé le désir de les voir évoluer toujours davantage. Il ne s’en est pas caché. Il faut qu’ils se soumettent encore plus à l’archevêque et qu’ils prennent garde de ne pas faire en sorte que les réformes conciliaires soient sous-estimées parce qu’on leur a accordé des exceptions à la règle liturgique du Concile. Il faudrait aussi qu’ils fassent un effort pour ramener tous ceux qui ne sont pas encore dans l’obéissance au Saint-Père.
Ce sont des invitations pressantes qui leur sont faites et c’est bien là le but des privilèges qui leur ont été accordés.
C’est pourquoi Dom Gérard a écrit à la Mère Anne-Marie Simoulin, au Père Innocent-Marie, aux Capucins de Morgon et à d’autres personnes pour essayer même de me toucher. À son retour de Rome il a lancé cette offensive pour tenter de convaincre tous ceux qui ne le suivent pas d’emprunter son sillage et de se rallier à Rome.
Tout ce qui leur a été accordé, ne leur a été consenti que dans le but de faire en sorte que tous ceux qui adhèrent ou sont liés à la Fraternité s’en détachent et se soumettent à Rome.
Source : Fideliter n° 79, janvier-février 1991. 

dimanche 1 juillet 2012

Considérations à vue humaine sur Rome et la Fraternité Saint-Pie X


Les polémiques qui font rage dans la Fraternité Saint-Pie X quant à un éventuel accord avec Rome, les arguments ressassés de part et d’autre à grands coups de citations de Mgr Lefebvre, les accusations de trahison ou de reniement, les aigreurs personnelles qui sont inévitables en pareilles circonstances, la divulgation routinière sur Internet de documents censés confidentiels – fuites dont les coupables ne sont pas forcément ceux que l’on croit –, les excès de langage d’un côté, l’autoritarisme, de l’autre, dans sa forme la plus odieuse, le chantage aux saints ordres, pour punir collectivement des communautés religieuses dont la « loyauté » n’est pas jugée assez « sûre » – ce feuilleton, hors du petit monde traditionaliste, ne suscite guère que l’indifférence. Les adorateurs d’autres dieux que celui d’Abraham, d’Isaac et de Jacob risquent même d’y trouver confirmation une fois de plus, que le monothéisme a apporté au monde la haine théologique.


L’éclatement virtuel de la Fraternité Saint-Pie X n’est pourtant pas sans importance pour tous ceux, catholiques ou non, qui luttent aujourd’hui en France pour leur identité de Français, d’Européens, de Blancs. On ne saurait, sans doute, trouver là des raisons pour ou contre l’accord avec Rome : ces raisons ne sauraient être que religieuses, de même que le combat de Mgr Lefebvre et de ses successeurs n’a jamais pu avoir de légitimité autre que religieuse – la « réduction au politique », utilisée sous la Révolution pour persécuter les prêtres réfractaires, est depuis des lustres la tactique favorite des évêques conciliaires et des journaleux contre la Fraternité Saint-Pie X. Reste que la Fraternité, à côté ou à cause de son combat religieux, joue de fait, en France surtout, un rôle culturel, social, politique, et qu’il serait grave, pour cette raison aussi, qu’elle disparût.

Mgr Alfonso de Galarreta : réflexions autour de la proposition romaine


LE TEXTE ROMAIN
Pour me limiter à la « Note préliminaire » et au « Préambule doctrinal», je dois dire d’emblée qu’ils sont confus, équivoques, faux et mauvais pour l'essentiel. Même l’apparente ouverture à une critique du Concile est sibylline et rusée, un piège bien dressé («légitime [?] discussion... d’expressions ou de formulations...» selon les «critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaire...», c’est-à-dire, selon «Préambule» Il et III, 2, surtout in fine). Ce document est substantiellement inacceptable. Il est pire que le Protocole de 1988, en particulier par rapport au Concile et au magistère postconciliaire.
  • Monseigneur Lefebvre: «Nos vrais fidèles, ceux qui ont compris le problème et qui nous ont justement aidés à poursuivre la ligne droite et ferme de la Tradition et de la foi, craignaient les démarches que j’ai faites à Rome. Ils m'ont dit que c’était dangereux et que je perdais mon temps. Oui, bien sûr, j'ai espéré jusqu 'à la dernière minute qu'à Rome ont témoignerait d'un petit peu de loyauté. On ne peut pas me reprocher de ne pas avoir fait le maximum. Aussi maintenant, à ‘ceux qui viennent me dire: il faut vous entendre avec Rome, je crois pouvoir dire que je suis allé plus loin même que je n’aurais dû aller» (Fideliter n°79, p. 11).
  • «Fideliter: Que pensez-vous de l’instruction du cardinal Ratzinger instituant le serment de fidélité et que comporte une profession de foi ?
    Monseigneur Lefebvre : Il y a d’abord le Credo, qui ne pose pas de problème. Il est resté intact. Le premier et le deuxième alinéas ne pas non plus de difficultés. Ce sont des choses courantes au point de vue théologique.
    Mais le troisième est très mauvais. C’est pratiquement s’aligner sur ce que les évêques du monde entier pensent aujourd’hui. Dans le préambule il est d'ailleurs clairement indiqué que cet alinéa a été ajouté en raison de l'esprit du Concile. Il se réfère au Concile et au soi-disant magistère d'aujourd'hui qui est celui des conciliaires. Il aurait fallu ajouter: en tant que ce magistère est en pleine conformité avec la Tradition. Telle qu’elle est cette formule est dangereuse. Cela démontre bien l'esprit de ces gens avec lesquels- il est impossible de s’entendre. C’est absolument ridicule et faux – comme certains l'ont fait – de présenter ce serment de fidélité comme une résurgence du serment antimoderniste supprimé depuis le‘ Concile. Tout le venin est dans le troisième alinéa qui semble fait exprès pour- obliger ceux qui sont ralliés à signer cette profession de foi et d’affirmer leur plein accord avec les évêques.
    C'est comme si au temps de l'arianisme on avait dit, maintenant vous êtes en accord avec tout ce que pensent les évêques ariens.
    Non je n’exagère pas, c’est clairement exprimé dans l'introduction. C'est de la fourberie. On peut se demander si l’on n’a pas voulu à Rome, corriger ainsi le texte du protocole. Bien qu’il ne nous satisfasse pas, il paraît encore trop en notre faveur en l’article 3 de la déclaration doctrinale, car il n’exprime pas assez la nécessité de nous soumettre au Concile.
    Alors je pense qu’ils se rattrapent maintenant. Ils vont sans doute faire signer ces textes aux séminaristes de la Fraternité Saint-Pierre avant leur ordination et aux prêtres de cette Fraternité, qui vont alors se trouver dans l’obligation de faire un acte officiel de ralliement à l'Église conciliaire. A la différence du protocole, par ces nouveaux textes on se soumet au Concile et à tous les évêques conciliaires. C'est leur esprit et on ne les changera pas » (Fideliter, n° 70, p. 16).
  • « Fideliter : Pensez-vous que la situations: soit encore dégradée depuis que vous aviez – avant les sacres – engagé des conversations qui avaient abouti à la rédaction du protocole du 5 mai 1988
    Monseigneur Lefebvre : Oh oui ! Par exemple -la profession de foi qui est maintenant réclamée parle Cardinal Ratzinger depuis le début de l'année 1989. C’est un fait très grave. Car il demande à tous ceux qui se sont ralliés ou qui pourraient le faire de faire une profession de foi dans les documents du Concile et dans les réformes post-conciliaires. Pour nous c'est impossible » (Fideliter n°79, p. 4).